Herstal : le réseau de chauffage urbain en passe d’être finalisé !

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Chantier du réseau de chauffage urbain

Soucieuse d’optimiser son rendement énergétique, la Ville d’Herstal va bientôt se doter d’un réseau de chaleur de pointe au départ de l’incinérateur Uvélia-Intradel. Soutenu par l’Europe et la Wallonie, le projet répond à des enjeux autant écologiques qu’économiques et devrait permettre, à terme, d’alimenter en chauffage près de 20.000 ménages. 

C’est en bord de Meuse que se dessine peu à peu le futur énergétique du bassin liégeois. Il faut dire que la présence d’un incinérateur de déchets ménagers sur le territoire d’Herstal, en activité depuis 2009, était l’occasion rêvée d’optimiser la production d’énergie générée par la combustion de déchets. Avec près de 370.000 tonnes de déchets brulés chaque année, la chaleur dégagée par l’unité d’incinération permet de produire près de 240.000 mégawattheures, soit l’équivalent d’une véritable petite centrale électrique. 
   

Le FEDER au cœur du projet

Si ce système présente l’avantage de valoriser les déchets, son rendement demeure toutefois perfectible : ce processus unique de transformation de la chaleur en électricité occasionne en effet des pertes inutilisables pour le consommateur final. Le projet d’installer un réseau de chauffage urbain pour remédier à ce problème était donc dans les esprits depuis plusieurs années, un projet d’envergure qui n’aurait pas été possible sans l’aide des fonds européens.

"Le FEDER a véritablement fait office de levier essentiel pour réaliser les travaux nécessaires à l’installation d’un tel réseau", indique Frédéric Simon, administrateur d’Urbeo Invest, la filiale d’investissement de la Ville d’Herstal.

"Quand nous avons imaginé ce projet, une série d’aménagements était dès le départ nécessaire, peu importe la taille du réseau. Le subside européen était donc capital pour réaliser les travaux au niveau de l’incinérateur lui-même, mais aussi de la chaudière qui y est liée."

Cofinancée par l’Europe, cette première phase a d’ores et déjà permis de raccorder au réseau pas moins de quatorze bâtiments, comme l’Hôtel de ville ou la piscine municipale.

L'incinérateur en action

Les fours de l’incinérateur brûlent près de 22 tonnes de déchets par heure.

Dans l'antre du RCU

La fumée des déchets est canalisée sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

Dans les entrailles de la bête


Très concrètement, le point de départ du réseau prend place dans les fours installés au cœur de l’incinérateur. En plus de dépolluer les déchets qui y sont incinérés, ces deux unités génèrent une importante chaleur utilisée pour produire de l’électricité. Avec le nouveau réseau, il s’agira "de récupérer l’énergie contenue dans les fumées produites par les déchets brûlés et de la transformer en vapeur", explique Alain Daniels, directeur technique chez Uvélia. 

Cette vapeur permettra de chauffer de l’eau dans une chaudière raccordée à un circuit-fermé, appelé réseau primaire. L’eau sera ensuite transférée à une sous-station avec échangeur de chaleur, laquelle réchauffera le circuit secondaire –comprenez : les canalisations propres à chaque bâtiment de la ville. 

"Ce processus est entièrement circulaire car il nous permettra de récupérer l’eau du réseau primaire et de la chauffer à nouveau dans nos installations", conclut M. Daniels.

En pratique donc, cette technologie de pointe ne présente presque pas de perte de rendement et se veut la plus verte possible puisque la quasi-totalité de l’énergie tirée des déchets se retrouvera chez l’utilisateur final.

 

Le réseau de chaleur prend forme

De la vapeur sous haute pression est transportée à travers l’incinérateur grâce à une nouvelle tuyauterie.

Les coulisses du réseau de chaleur

Les sous-stations permettront d’alimenter des blocs entiers de bâtiments.

Un réseau pensé pour la Terre et le porte-monnaie


Encore relativement neuf en Belgique, un système de chauffage de cette taille présente pourtant plusieurs atouts non négligeables. Dans un contexte de crise énergétique, le réseau aura d’abord l’avantage de proposer à ses utilisateurs une énergie accessible grâce à un coût global maîtrisé et stable dans la durée. 

Par ailleurs, il ne sera plus nécessaire d’investir dans une chaudière individuelle puisqu’il suffira d’être relié à une sous-station techniquement capable d’alimenter plusieurs blocs d’habitations. En d’autres termes, le nouveau réseau sera l’équivalent d’un chauffage central à l’échelle d’une ville.

D’un point de vue environnemental, le déploiement d’un tel réseau permettra d’économiser près de 38.000 tonnes de CO2 chaque année. 

Pensé dès le départ pour entrer dans une seconde phase, le réseau de chauffage urbain pourra s’étendre sur près de 40 kilomètres. À terme, l’objectif sera d’alimenter une partie de la Ville de Liège.

 

Un impressionnant réseau de tuyauteries

 La vapeur sera transférée depuis l’incinérateur vers la chaudière pour chauffer l’eau envoyée dans le réseau urbain.

Le RCU sera alimenté par le biais de l'incinération des déchets

La récolte des déchets à incinérer se fait aussi par voie fluviale.