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Le 14 juin 2018, Picarré organisait un atelier intitulé « Les enjeux de la cartographie des brevets », dans ses locaux du Liège Science Park. Destinée à la fois aux entrepreneurs, chercheurs, juristes et autres opérateurs publics, cette séance d’information s’inscrivait dans le cadre de la mission de sensibilisation de l’Asbl sur la propriété intellectuelle, soutenue financièrement par l’Europe et la Wallonie à travers le projet « Pipole ».
Une matinée durant, la quinzaine de participants a ainsi pu assister à un exposé synthétique sur le fonctionnement de la cartographie des brevets, suivi de deux exemples fictifs –mais concrets– d’entreprises qui en illustraient le principe, ainsi qu’une séance de questions-réponses. « Ce qui est intéressant dans ces séances d’information, c’est que nous avons affaire à des profils très différents, explique Marie-Carmen Bindels, responsable communication et projets de Picarré. Nous recevons aussi bien des responsables R&D que des patrons de startups, des chercheurs universitaires ou encore des responsables de communication. Cela nous pousse à adapter notre contenu car tout le monde n’a pas les mêmes connaissances en termes de propriété intellectuelle, mais cela prouve aussi que tout le monde est concerné par la question. »
Cartographie des brevets : mode d’emploi
L’avantage d’utiliser la cartographie ? Tirer parti du caractère « formaté » des brevets afin d’en extraire des informations d’intérêt stratégique (les noms des concurrents, les secteurs sur lesquels ils sont actifs, etc.) pour les entreprises et universités, et de les utiliser pour leurs objectifs respectifs :
- Vers quel(s) marché(s) me tourner afin d’y développer mes activités ?
- Quelles seraient les entreprises potentiellement intéressées, sur un marché précis, par mon invention ?
- Un partenariat avec d’autres entreprises est-il envisageable à tel endroit ?
- Etc.
Suite aux résultats obtenus, l’entreprise peut ainsi orienter ses choix et se reposer sur l’analyse fournie par Picarré. « La cartographie des brevets permet d’obtenir beaucoup d’informations, parfois plus qu’une étude de marché, complète Matthieu Doyen, le formateur du jour chez Picarré. Cela dit, les deux restent complémentaires, car ils visent à répondre à des objectifs différents. »
Un réflexe à adopter
Si la cartographie –et la propriété intellectuelle en général– touche potentiellement tous les départements d’une entreprise, elle ne doit pas s’envisager à n’importe quel moment. « C’est un réflexe à prendre en amont de tout le processus, et il ne faut pas attendre d’avoir un litige pour s’y intéresser, confirme Marie-Carmen Bindels. Le Fonds social européen nous permet justement de mettre en œuvre une mission de sensibilisation car c’est là que le bât blesse en général. »
La cartographie des brevets n’est, d’ailleurs, pas la seule activité de sensibilisation menée par Picarré. Dessins, modèles, marques et droits d’auteurs sont régulièrement abordés par l’asbl, que ce soit lors de séances d’information ou de rendez-vous individuels. Leur dernière trouvaille : « IP-Foot », mini-jeu qui repose sur l’analogie entre la propriété intellectuelle et une équipe de football, et sur le fait que dans les deux univers, chaque membre de l’équipe a un rôle précis à jouer. « La propriété intellectuelle n’est pas un sujet très sexy, mais quand on s’y intéresse, elle offre de nombreuses possibilités d’activités de type team-building », ajoute Marie-Carmen Bindels.
Côté réception, en tout cas, le message semble passer, comme le confirme Slim Sediri, qui accompagne de nombreuses startups technologiques pour le compte de la WSL : « Avant de venir ici, je considérais avant tout le brevet comme un document pour protéger l’IP (Intellectual Property, NDLR), et j’ai trouvé très intéressant de l’intégrer dans une perspective stratégique, en amont. Je pense que, systématiquement, je vais envoyer les gens que j’accompagne chez Picarré, pour qu’on aborde cette perspective au plus tôt. »